Beauté

Qui peut dire la signification d’une symphonie de Mozart ? Et pourtant chaque note est pleine de sens nous rappelle Hans Urs von Balthasar. Plus l’œuvre est parfaite, plus aussi son contenu à interpréter est inépuisable.

Il conçoit alors la beauté comme un rayonnement qui s’imprime sur l’image elle-même et « lui confère une unité, une plénitude et une profondeur représentant bien plus que ce que l’image en elle-même contient. Elle est généralement ce qui donne à la vérité le caractère permanent d’une grâce ». (1)

Cela fait résonner en moi ce que je me plais à affirmer sur le « je te reçois et je me donne à toi ». On reçoit infiniment plus que ce que l’on ne pourra jamais donner, parce que le don de l’autre n’est que la face visible du don de Dieu. L’autre est image d’un mystère plus grand, plus infini qui l’habite et le transcende.

(1) Hans Urs von Balthasar, La Théologique, I – Vérité du monde, ibid, p.149-150

Séduction

Le temps de la séduction constitue pour moi un concept à creuser. Il est au cœur d’une recherche sur le sens de la vérité de la relation. Il y a dans toute extériorisation un temps et un comment qui détermine ce qui est de l’ordre de la séduction, du vrai et du bon. Et sur cette pente fragile de la séduction, on peut basculer dans le faux, comme prendre le chemin du don : Celui qui nous fait quitter les rives de l’artifice, pour s’exposer au réel. Cf. sur ce point, mes développements dans Bonheur dans le couple – tome 1.

Vérité

Pour Balthasar, la seconde propriété de la vérité, après l’absence de repli sur soi (alêthéia) c’est ‘emet' : on peut faire confiance, se reposer sur (1). Lié le dévoilement à la confiance, c’est introduire pour moi la condition de tout dévoilement. Il ne peut y avoir de vérité sans fiance et l’échange de la confiance, de la foi, est terreau de toute révélation. La fidélité, la constance, la solidité des rapports humains ne peut s’éprouver que dans le temps. Et le temps est ce qui donne à l’échange, son poids, sa mesure.

Peut-on aller jusqu’à dire que le dévoilement et la confiance sont les attributs de la vérité en amour ?

Sur cette voie, d’une certaine manière, on pourrait juger de la qualité d’une union à l’aune des propriétés transcendantales de l’être : après la beauté vient la perception du bon et du vrai en l’autre, deux qualités qui permettent de fonder une certitude.

(1) Hans Urs von Balthasar, La Théologique, I – Vérité du monde, ibid, p.39