Pour Balthasar, la seconde propriété de la vérité, après l’absence de repli sur soi (alêthéia) c’est ‘emet' : on peut faire confiance, se reposer sur (1). Lié le dévoilement à la confiance, c’est introduire pour moi la condition de tout dévoilement. Il ne peut y avoir de vérité sans fiance et l’échange de la confiance, de la foi, est terreau de toute révélation. La fidélité, la constance, la solidité des rapports humains ne peut s’éprouver que dans le temps. Et le temps est ce qui donne à l’échange, son poids, sa mesure.
Peut-on aller jusqu’à dire que le dévoilement et la confiance sont les attributs de la vérité en amour ?
Sur cette voie, d’une certaine manière, on pourrait juger de la qualité d’une union à l’aune des propriétés transcendantales de l’être : après la beauté vient la perception du bon et du vrai en l’autre, deux qualités qui permettent de fonder une certitude.
(1) Hans Urs von Balthasar, La Théologique, I – Vérité du monde, ibid, p.39